Adieu
l’artiste
La nouvelle
est arrivée – abrupte – glaciale – incompréhensible – Hospitalisé quelques
jours plus tôt, dans le service de cancérologie de l’hôpital Avicenne, à
Bobigny – notre copain Joël s’y est éteint le 21 décembre 2009.
On y croit d’abord pas : un copain ne peut
pas mourir pour de vrai. E puis on réalise avec effroi, un copain peut mourir
pour de vrai ! Joël était parmi nous. Nous ne te reverrons plus.
Où vont les
âmes des morts ?
Dans
« le Livre des morts Tibétains » un narrateur y dévoile ce qu’il a
expérimenté de son vivant : la non mort du non corps, révélé à sa
conscience d’éternité : le corps subtil opposé au corps mortel : la
matière périssable.
Nous en
discutions quelquefois. Il doit y avoir quelque chose – disions nous – La fin
de notre vie terrestre n’est pas la fin. Mourir c’est connaître l’inconnaissable.
Joël n’est plus vivant de ne plus être ce qu’il se connaissait être : un
corps à disparaître d’être né dans un monde où naître nous voue tous à
disparaître de la forme penser – être qui est la nôtre. Joël a quitté notre
sphère. Il a dépassé la voûte des ténèbres encerclant. Joël est hors de tous
les temps – dans la vraie Lumière. Dans la pureté de l’inexistence où sont
abolies toutes les souffrances.
Joël est béni
d’être à jamais défait de notre monde – de notre temps – de nos ténèbres. Il se
moquait de la mort. Il peut continuer à s’en moquer de l’avoir dépassée. De sa
mort physique il sait la connaissance suprême du non être.
La
bénédiction de ne plus être.
Bon séjour
éternel Joël, à ton âme immobile dans le
royaume du non Exister. Loin de notre monde terre à terre des pensées
circulaires, des passions, des combats de cons, et du temps à attendre de ne
plus rien attendre.
Adieu
l’Artiste !
O’Mérit le 30
décembre 2009
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.