L’identité
universelle de la France d’Omérit
« Respectons – nous les uns les autres » Vœux
du Président de la République. Que ceux qui pensent que c’est possible
commencent, et, tous, peut être, suivront.
Qu’est – ce qu’être français pour notre copain, notre
frère, notre autre semblable prénommé Omar, né français, en Seine Saint Denis,
athée et croyant qu’à ce qu’il croit. N’attachant pas d’importance au mot
nationalité. Un mot évoquant un espace géographique quelque part dans le monde
où on vit d’y être attaché, d’y être né, ou bien où on a choisi de s’y
installer pour moult raisons, chacun ayant la ou les siennes.
Qu’est – ce qu’être français pour Omar ? C’est avoir
aimé lire Camus et Sartre. Sans prendre parti pour l’un ou contre l’autre.
N’opposent que ceux qui veulent imposer. Leur choix,
dicté par l’objectivité, n’existe pas. Sartre avait raison, l’objectivité
n’existe pas. Et Camus n’avait pas tort de préférer sa mère à la justice. Les
enfants de la misère ne peuvent croire à la justice. La justice existera pour
eux quand la misère n’existera plus.
Le débat sur l’identité nationale a produit un autre
débat : on débat du pourquoi d’un tel débat
Pour savoir ce que les gens pensent de ce qu’ils ne
pensaient pas avant qu’ils soient invités à y penser. N. Sarkozy a lancé
quelque chose d’exceptionnel : un débat auquel participent même ceux qui
refusent d’y participer. Car, qu’ils le veulent ou non, dès qu’ils parlent du
débat, pour en dire ce qu’ils en pensent, ils y participent.
Il y a aussi ceux qui disent : Ce débat sur
l’identité nationale ne vise qu’à pêcher des voix. Est – ce – si sûr ?
Pourquoi ne voudrait - on voir dans ce débat qu’un calcul électoral ?
Certes ne soyons pas naïfs : faire de la politique c’est combattre des
idées, incarnées par des personnes, et grossir l’effectif des troupes, donc
être abonné au magasin des phrases assassines, des coups tordus, des sous
entendus, des allusions mesquines. Le magasin « chez Tue – Tue »
n’est pas prêt de désemplir : les politiques ne cesseront pas d’y faire
leurs emplettes. Que de l’ordinaire..
Alors pourquoi N. Sarkozy a – t – il voulu ce débat sur
l’identité Nationale si ce n’est pas un calcul électoral ? On se souvient
de ce que disait l’un des candidats, concurrent de N. Sarkozy, lors de la
campagne présidentielle de 2007 « Il vous faut un président du
terroir ». Certains commentateurs y ont décelé un sous entendu , se
référant non pas au terme rural mais ancestral….Et que dire du parti d’extrême
droite, pour qui être français, c’est avoir ses deux parents et grands parents,
et arrière grands parents, de source française. Remonter plus loin eut été
reconnaître que nous avons tous un ancêtre commun : l’homo erectus.
Vous avez dit souche ? Souche d’où ?
Qu’est – ce qu’être français ?
La question lancée par N. Sarkozy ne visait elle pas à
répondre, par le truchement de multiples réponses, à ceux qui lui ont contesté
sa légitimité de pouvoir être élu président de la République parce que
« non français de souche » ? Les faits ont prouvé, comme dans
l’élection d’Obama, qu’il y avait beaucoup mois de crétins que les crétins
pouvaient penser qu’il pouvait y en
avoir.
La question de N. Sarkozy : qu’est – ce qu’être
français ne couvrait elle pas une autre question : Qu’est – ce qu’être
étranger au monde des autres auxquels on avait toujours cru être identique.
Identique à ce qu’ils sont : français. C'est-à-dire intégré, de n’avoir
jamais eu besoin de l’être.
Intégré : Qu’est – ce que ce mot signifie ?
Implique – t’il de renoncer à tout ce qui s’attache à ses
origines ? Renier ses origines ce serait se renier d’être né ; ce qui
serait une absurdité. On ne saurait renier d’être ce qui nous a fait
être : nos parents.
Ceci dit, nous ne sommes pas nos parents. Si nous les étions,
nous ne serions plus nous , mais des duplicata d’eux, de leurs croyances, leurs
coutumes, leurs traditions, leur façon de penser etc..
Qu’est – ce qu’être français quand on est d’origine
étrangère ? C’est savoir que tout
vient du dehors, jamais de soi : la question qu’est – ce qu’être français
d’origine étrangère n’est pas une question s’advenant de soi. C’est le discours
de l’autre qui veut autre de ne pas accepter de me savoir semblable. Penser et
parler une langue commune suffit à savoir que nous appartenons à un espace de
vie commun.
Les fils d’immigrés ayant grandi en France, même s’ils
n’ont pas la nationalité française, sont français..
« Ils sont nés en France. Ils ont des papiers de
nationalités étrangères, mais ce ne sont que des papiers. Ils sont aussi
français que vous et moi ».
Qui a dit ces paroles de vérité , N. Sarkozy, lorsqu’il
était ministre de l’intérieur, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, lors
du débat au sujet de la suppression de la double peine.
Que visaient les arguments de N. Sarkozy, ministre de
l’intérieur de l’époque ? Ils visaient à démontrer qu’être français c’est,
dès l’enfance, avoir appris à lire – écrire – parler – penser en français.
C’est d’avoir construit son identité d’être dans la culture de son pays de naissance.
Il va de soi aussi que celles et ceux nés à l’étranger de parents, ou d’un
parent français, sont français. Et celles et ceux ayant obtenu leur réintégration ou leur
naturalisation à la nationalité française sont français.
Conclusion : être français c’est être l’extériorité
intériorisée d’une culture multiforme donc universelle.
Ou avoir choisi d’être de nationalité française, d’aimer
vivre dans ce pays, où la liberté d’expression existe, plutôt qu’un autre où on
coud les bouches avec les fils du mensonge, où on atrophie les esprits. On les
dits dictatoriaux.
Mais au fait : à quoi sert ce débat sur l’identité
nationale, en dehors d’offrir l’occasion de parler de ce dont on ne parla jamais.
N’est – il pas, ce débat, comme disait un philosophe, parlant
de la métaphysique, un chemin qui ne mène nulle part ? Certes, mais quel
bonheur de se promener sur des chemins qui ne mènent nulle part…
Qui sait où il va n’a pas besoin d’y aller. Qui ne sait
pas s’élance et avance. Nulle part, nul ne sait ce que c’est.
O’Mérit
Le 21 janvier 2010
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